L’incubateur de l’Université du Luxembourg – C’est quoi?

L’incubateur de l’Université du Luxembourg – C’est quoi?
Entrepreneuriat & Innovation

Pranjul Shah, le directeur de l’Incubateur de l’Université du Luxembourg, vit au Luxembourg depuis 10 ans. Il a intégré le Campus Belval dès le départ, voire un peu avant. Ainsi, les étudiants l’appellent affectueusement « le grand-père de Belval ». Il a vu le campus évoluer vers le pôle national de l’éducation supérieure, de la science et de l’innovation qu’il représente aujourd’hui.

L’Incubateur de l’Université du Luxembourg est avant tout un pré-incubateur qui détient un rôle éducatif. En tant que gérant, Pranjul Shah a pour mission de soutenir des start-ups et idées qui émergent au sein de l’Université. Ces idées proviennent des étudiants, des chercheurs ou des membres du personnel. « Notre objectif est d’enlever les freins et risques traditionnellement associés à la création d’entreprise ». Les jeunes entreprises qui naissent de ce programme peuvent rejoindre un autre incubateur ou devenir indépendants par la suite. « Nous soutenons le processus de création plutôt que les entreprises en tant que telles » dit Pranjul.

« Nous offrons des services de mentoring, des formations et des cours. Nous aidons les créateurs d’entreprise sur leur chemin pour faire mûrir une idée ou un projet de recherche, afin de les soutenir dans le développement de produits et services innovants qui puissent contribuer à la société » il explique. La notion de contribution à la société est devenu un enjeu majeur pour de nombreux entrepreneurs innovants au sein de l’incubateur, particulièrement pendant la dernière année.

« Même ceux qui aspirent à créer une société à but lucratif ont développé une approche sociale. Les étudiants réfléchissent beaucoup aux façons de donner à la société et d’induire le changement ».

Pranjul Shah

Ainsi, les « success stories » de l’incubateur intègrent souvent une démarche sociale, par exemple GoldenMe, une asbl qui s’est penchée sur la création d’une communauté pour personnes de plus de 50 ans, dans le but de proposer des formations et de lutter contre l’isolement et la solitude. De nombreuses start-ups s’intéressent aussi aux technologies agroalimentaires, telles que Food4All, récemment élue start-up de l’année, ou Nium Nutrida, qui développe une application spécialisée sur les plans alimentaires personnalisés, basés sur la santé de l’individu et qui peuvent être commandés en un clic auprès d’un magasin local.

OurChoice est un autre exemple fabuleux et produit les premières baskets entièrement durables et circulaires. Ces baskets sont 100% sans plastique et sont conçues pour durer toute une vie. Cela implique un service de réparation gratuit si, contre toute attente, une chaussure s’abîmerait quand même. « Cet exemple illustre parfaitement comment une entreprise peut aller plus loin pour faire partie du changement. De nombreux innovateurs sont soucieux de relever les défis sociétaux ou économiques en développant les bonnes solutions. »

L’incubateur est lui-même une histoire de succès. En seulement 3 ans, 37 start-ups se sont lancées et 20 autres sont en cours de création. Plus de 70 emplois ont été créés avec une entreprise employant notamment déjà 20 personnes. « Ce résultat est clairement en ligne avec nos objectifs » explique Pranjul Shah. « Ce sont des personnes hautement qualifiées qui, autrement, auraient quitté le pays pour lancer leurs carrières ailleurs. Notre programme leur a permis de rester au Luxembourg, de générer des revenus, ainsi que de créer des emplois et de la valeur pour les marchés locaux. Pour cette raison, l’incubateur n’est pas seulement un vivier d’idées mais aussi un vivier de talents. Nous voulons garder ces talents au Luxembourg. »

Pendant que l’incubateur travaille d’arrache-pied pour remplir cette mission, il manque rapidement d’espace. « A long terme, l’espace dont nous disposons est insuffisant car l’écosystème autour de l’Université est en croissance rapide. Nous sommes déjà devenus trop grands pour ce bâtiment, alors que le potentiel de l’écosystème n’est pas encore épuisé. »

Pranjul est convaincu qu’Esch est l’endroit parfait pour créer de nouveaux espaces dédiés aux start-ups, potentiellement à travers la création de liens avec le centre-ville. « Esch est un creuset alliant cultures, énergies, idées, science et innovation. Elle s’est convertie en ville des sciences et de l’innovation, la ville du futur ». Quel endroit se prêterait donc mieux à la création d’entreprise ?

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