Saladany – La beauté et les couleurs de l’Afrique
Saladany, rempli de meubles, œuvres d’art et décorations africaines est bien plus qu’un simple magasin qui vend des produits. Sara Bolliri et Serge Daniel Kabore se sont fixés une mission qui va au-delà du commercial. « Pour nous, il s’agit aussi de rapprocher la culture, l’art et l’artisanat de l’Afrique aux gens d’ici. Ainsi, une partie du travail consiste en un dialogue avec les clients et d’une autre partie notre présence ici au centre-ville d’Esch représente une sorte d’ambassade culturelle, artisanale et artistique », explique Sara.
L’histoire de Saladany a trouvé son origine très loin de la rue de l’Alzette, au sein d’une romance à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Sara y était en poste à l’ambassade du Luxembourg quand elle a rencontré Serge. Ensemble, ils ont décidé de combiner leurs intérêts et leurs expériences pour créer Saladany, un projet qu’ils mènent avec passion et dévouement.
Sara a apporté son amour pour l’artisanat et sa sensibilité dans les relations avec les gens, et Serge, lui-même artiste, sa passion pour sa culture et l’art. Ensemble, ils rapprochent non seulement les objets africains des habitants d’Esch, mais aussi les artisans et les artistes qui les créent.
« Une grande partie de nos produits vient du village artisanal de Ouagadougou au Burkina Faso. C’est un genre de village créatif et un marché d’art et d’artisanat en même temps, construit par la Coopération luxembourgeoise et que Sara encadrait en tant qu’employée de l’ambassade. Si la plupart des objets proviennent d’Afrique de l’Ouest, notamment du Mali, de Côte d’Ivoire et du Sénégal, où nous avons aussi de bonnes relations avec des artistes et artisans, il y en a aussi certains de pays d’Afrique centrale. », dit Serge.
Ainsi, bronziers, tisserands, soudeurs, forgerons-sculpteurs, menuisiers et autres y trouvent la possibilité de vendre leurs objets à un public luxembourgeois pour lequel ces produits sortent de l’ordinaire.
Tous les articles que l’on peut trouver chez Saladany sont faits à la main. Il y a des toiles décoratives, du mobilier, de l’art et bientôt aussi des vêtements. Chaque article est unique ou, au moins, ne peut pas être reproduit exactement comme il est. Sara et Serge espèrent ainsi d’attirer un public qui est à la recherche de quelque chose de spécial, un cadeau extraordinaire ou une décoration hors du commun.
« Le fait d’être ici dans la rue de l’Alzette est un atout inouï. Avant ce genre de magasin n’existait pas ici et maintenant, on nous retrouve en pleine zone piétonne. C’est hyper important pour attirer les gens qui ne connaissent pas forcément l’art et l’artisanat africain. »
Dans ce contexte, Sara et Serge sont très reconnaissants à la Ville d’Esch. « La coopération avec l’administration communale a été très facile, surtout en tant que commerçants sans expérience comme nous. On nous a soutenu dès le début. » En effet, après avoir lancé sa page Facebook en décembre 2020, Saladany a pu faire sa première expérience dans un local avec le Pop-Up Esch dès mars 2021. Ceci a donné la possibilité à Sara et Serge d’accumuler du feedback et de tester leurs idées.
« On s’est rendu compte que le fait d’avoir ces objets dans un magasin, au lieu d’une galerie d’art, les rend plus accessibles au public. Surtout pour une grande partie des gens qui normalement hésitent d’aller visiter une galerie d’art. »
L’accessibilité, le message et le travail interculturel, la beauté et les couleurs des meubles et des œuvres d’art, l’amabilité de Sara et Serge – tous ces éléments se conjuguent pour faire de Saladany un lieu où l’on se sent immédiatement chez soi. C’est un sentiment que les Eschois ont aussi réciproqué vis-à-vis de Sara et Serge. « Lors de notre résidence au Pop-Up Esch le feedback était très positif. Aussi, pendant nos travaux dans le magasin, nous avions choisi de ne pas couvrir la vitrine, pour que les passants puissent voir la transformation du magasin. »
« Beaucoup d’entre eux, surtout aussi les autres commerçants, étaient curieux et se sont rapprochés de nous. Ils nous ont accueillis avec des bras ouverts et nous ont encouragé. C’est une approche et une convivialité typiquement eschoise. »
