Au cœur du mouvement, déjà à l’époque, se trouvait un objectif simple, commun et pourtant complexe : relier les gens, jeter des ponts entre différentes communautés et permettre aux cultures de se rencontrer. Depuis le début, c’est ce qui a motivé noc.turn, le collectif d’artistes qui est actuellement dirigé par Jewels Laifa, Soushyanes Shokoufeh et Charlie Calluaud. « C’est une motivation profondément humaine qui se cache derrière nos efforts », dit Jewels.
Actuellement en résidence à la Konschthal, les trois jeunes initiateurs regroupent leurs différentes compétences sous un même toit : organiser des événements, établir un réseau avec les artistes, mettre en œuvre les structures techniques, s’occuper du marketing des événements et bien plus encore. « Nous nous considérons comme un projet associatif et nous essayons de relier différentes communautés, groupes d’âge et environnements à travers des événements culturels. Nos principaux outils sont deux pierres angulaires de la coexistence humaine : la musique et les repas en commun », explique Sushyanes, ou « Sushy » tout court.
Ayant commencé en tant qu’association étudiante, le début n’a pas toujours été facile pour noc.turn. Au fil du temps, cependant, il y a toujours eu des personnes qui les ont soutenues et qui les accompagnent encore aujourd’hui sur leur chemin. « Christian Mosar nous a pris sous ses ailes et nous a encouragé à nous professionnaliser encore plus et de transformer notre passion en profession. Thierry Loesch, DJ (connu sous le nom Riven) et directeur du label de musique Tiptil, nous a également guidé et aidé. Ce sont aussi ces connexions intimes qui sont très valorisantes dans notre métier. »
Dans tous leurs projets, les membres de noc.turn essayent également de mettre en avant leurs valeurs comme la cohésion sociale ou l’économie circulaire. « Il s’agit aussi de laisser notre empreinte personnelle sur nos projets et de multiplier notre impact social. » Ainsi, noc.turn a récemment commencé une collaboration avec Skulk, un magasin de mode à Esch, dans lequel les trois activistes se retrouvent. « Les valeurs du label Skulk et le parcours de Helder (propriétaire du magasin) sont assez proches de notre propre expérience. Ainsi nous les soutenons avec des shootings, la mise en relation avec des artistes, des photographes et de modèles. »
D’autres projets sont aussi planifiés pour l’été et bien sûr pour Esch2022. Souvent ceux-ci tournent autour de la culture avec des figures locales, des artistes urbains et locaux et d’autres performances, toujours dans le but de connecter les gens, les cultures et les communautés. « L’interdisciplinarité et le métissage culturel sont des aspects cruciaux dans nos ambitions. Ainsi le projet avec Skulk, magasin luxembourgeois d’un label de mode portugaise, rassemble nos intérêts de la musique électronique, de la culture urbaine et du sport avec un aspect social et environnemental », expliquent-ils.
Sur leurs autres projets, noc.turn reste assez discret, parfaitement conscient de l’effet de surprise et de l’attraction du mystère. « On va lancer certaines performances sur le campus Belval, dans le quartier du Brill. Il s’agit d’actions spontanées, mélangeant l’art et la diversité. Et nous sommes en train de développer un projet très excitant pour Esch2022, mais c’est encore trop tôt pour en parler. » Ainsi, les membres de noc.turn avec leur approche pluridisciplinaire et humaine, leur professionnalité et leur effort constant d’extraire le meilleur d’eux-mêmes et de leur environnement, sont en route pour devenir des acteurs incontournables de la vie culturelle à Esch – une ville qui d’après eux dispose d’un potentiel presque inapprivoisable.
Photo credit: facebook.com/noc.turn.lu