Le quartier Rout Lëns – À quoi va ressembler ce futur quartier ?
Rout Lëns : un nouveau quartier qui fait respirer la ville
À Esch-sur-Alzette, la terre des anciennes aciéries se réveille à nouveau. Là où les hauts-fourneaux rugissaient, un nouveau quartier prend vie – le futur quartier « Rout Lëns », un lieu pensé non pas comme une simple extension urbaine, mais comme une respiration nouvelle pour la ville. Un quartier conçu avec les citoyen·ne·s, pour les habitant·e·s d’aujourd’hui et de demain.
Charlotte Hancart, Directrice du développement résidentiel chez IKO Real Estate, résume l’esprit du projet : « Rout Lëns, c’est une ancienne friche industrielle qui va être reconvertie en un quartier innovant, durable et exemplaire. Le quartier permettra de conjuguer les bâtiments historiques encore présents sur site avec les nouveaux logements. »
Un quartier mixte et complet
« Dès le début, on a voulu comprendre ce qui comptait pour les Eschois », explique Nathalie Tips, Senior Brand Manager chez IKO Real Estate. « La conservation du patrimoine et la place de la nature sont revenues comme des évidences. »
Sur presque onze hectares de l’ancienne friche industrielle d’ArcelorMittal, le futur quartier « Rout Lëns » se construit comme une petite ville à part entière : 1 400 logements, environ 4 000 habitant·e·s à terme, des commerces, une école, des bureaux, des équipements sportifs et culturels. Ici, tout est à cinq minutes à pied : l’idée, c’est d’offrir une vraie autonomie du quotidien, sans dépendance à la voiture.
« Il y aura des commerces de proximité, des bureaux, des logements avec des maisons sur le toit, des duplex avec jardin, de beaux attiques et penthouses, jusqu’à notre tour de 19 étages », explique Charlotte Hancart. Cette mixité ne concerne pas que les usages : elle se vit dans les bâtiments. Studios, appartements familiaux, logements abordables, résidences étudiantes et seniors cohabitent dans une architecture volontairement variée, évitant l’effet de blocs uniformes.
« On a travaillé les hauteurs pour créer des respirations, des transitions visuelles », raconte Nathalie Tips. « L’idée, c’est un quartier diversifié, pas un alignement d’immeubles. »
Circuler autrement
Le plan de circulation a été pensé dès le PAP : un seul axe traverse le site d’est en ouest, limité à 20–30 km/h, pour garantir la sécurité et la tranquillité des piéton·ne·s. « Sachez qu’au sein de ce quartier, on aura très peu de circulation en surface. Les riverain·e·s accèderont directement à leur parking souterrain et l’essentiel de la mobilité sera dédiée aux piétons, aux vélos et en tous cas à la mobilité douce », dit Aline Picard, , Directrice du département développent urbain et infrastructures. De plus, une voie VéloExpress traversera « Rout Lëns », connectant le quartier à la gare et aux autres zones de la ville.
Lors de la livraison, une partie de la phase 1 sera accessible au public et balisée : on construit sans couper le lien avec la ville.
Une énergie locale, propre et ingénieuse
« Rout Lëns » est l’un des premiers quartiers du Luxembourg à fonctionner sans énergie fossile. Sous le sol, quelques 300 forages géothermiques plongent à 200 mètres de profondeur pour capter la chaleur en hiver et la fraîcheur en été. Cette énergie naturelle est distribuée via une boucle d’anergie, un réseau d’eau tempérée qui alimente l’ensemble du quartier.
« IKO Real Estate a créé une société joint-venture en partenariat avec Encevo et LuxEnergie », précise Aline Picard. « On va chercher le froid et la chaleur du sol, complétés par des pompes à chaleur qui seront alimentées grâce à l’électricité produite via les panneaux photovoltaïques installés sur la plupart des toits. C’est local, durable et sans pollution. »
L’ambition est claire : atteindre la neutralité carbone à l’échelle du quartier, portée par le label Carbon Footprint Neutral. Certains bâtiments sontconstruits en bois, d’autres en béton bas carbone. Les matériaux de réemploi – carreaux et plinthes récupérées sur d’anciens chantiers et sites eschois et régionaux – complètent cette logique circulaire.
« Nous développons des résidences durables, comme D’Haus, notre premier immeuble de sept étages construit en bois. Ce mode constructif innovant permet de réduire l’empreinte carbone dès la construction », ajoute Charlotte Hancart.
Un quartier où la nature et la ville s’accordent
Au-delà de la performance énergétique, Rout Lëns se distingue aussi par son engagement sur la qualité de vie et le bien-être quotidien. Aline Picard souligne : « Rout Lëns, c’est le premier quartier pré‑certifié WELL Community en Europe. Cela signifie qu’il répond à des standards exigeants en matière de santé, de bien‑être et d’environnement. »
Ici, la nature ne se contente pas d’orner le décor : elle compose le cœur même du quartier. Les cœurs d’îlot seront de véritables jardins urbains, plantés d’arbres et d’arbustes qui offriront ombre et fraîcheur en été. Les façades seront vivantes, habillées de végétation, et les rues dessinées pour inviter à la flânerie. « Nous aurons plus de 700 arbres replantés pour couper les îlots de chaleur et créer des îlots de fraîcheur. Le but, c’est d’offrir un cadre de vie agréable et apaisé », dit Aline Picard.
L’eau, elle aussi, fera partie du paysage. Des bassins de rétention recueilleront la pluie, limitant les risques d’inondation tout en alimentant l’arrosage des espaces verts. Chaque goutte aura une seconde vie, utile et apaisante.
Partout, des lieux pour respirer et se retrouver : des places ouvertes pour les concerts et les marchés, des aires de jeux pour les enfants, des espaces de sport en plein air pour bouger au rythme des saisons – jusqu’à un terrain de pétanque face à la résidence seniors, clin d’œil à la convivialité méridionale.
Trois grandes places structureront le quartier : devant la Halle des Turbines, la Halle des Soufflantes, et sous le portique de la Möllerei. Trois scènes à ciel ouvert, prêtes à accueillir les habitant·e·s et leurs histoires.
Un calendrier qui avance au rythme du chantier
Le projet progresse sans relâche. Les infrastructures principales de la phase 1 seront achevées d’ici fin 2025, posant les fondations du futur quartier.
Les premiers habitants emménageront fin 2026 dans les résidences Liicht et D’Haus, tandis que le deuxième îlot, accueillant la résidence de logement Häerz, les résidences seniors et étudiantes, quatre commerces et des bureaux, sortira de terre à l’horizon 2028. À plus long terme, trois grandes phases jalonneront la transformation du site, jusqu’à la finalisation complète prévue entre 2035 et 2036.
Ainsi, pas à pas, la friche industrielle s’efface pour laisser place à un quartier vivant, durable et profondément eschois – une métamorphose où le passé devient racine et l’avenir, promesse.