Ouvert en 2021, Saladany est devenu une adresse incontournable à Esch pour les amateurs d’art et de mobilier africain. C’est avec une grande dose de cordialité que Sara et Serge y accueillent leurs clients et nous parlent de leur évolution et de leurs projets d’avenir lors d’un bref entretien.
Den Escher Blog : « Qu’est-ce que c’est Saladany ? »
Sara Bolliri : « Saladany est une boutique spécialisée dans l’artisanat africain. Tout ce qu’on propose ici, ce sont des objets réalisés à la main par des artisans avec lesquels on collabore directement dans les pays d’Afrique de l’Ouest, majoritairement le Burkina Faso, mais aussi le Mali, le Sénégal, le Ghana. Puis, d’autres pays s’y au fur et à mesure qu’on établit des contacts sur place. »
« C’est une boutique qui mélange l’art traditionnel africain pour les passionnés vraiment d’art traditionnel africain, de masques, de statues, de choses vraiment liées aux peuples des différents pays. Et on a aussi un style plus moderne, industriel avec beaucoup d’upcycling en métal. Et là, on arrive aussi à interpeller d’autres personnes aux goûts un peu différents. »
Den Escher Blog : « Comment Saladany a évolué au cours des dernières années ? »
Sara : « On a élargi les produits qu’on propose. Au début, il s’agissait surtout de la décoration et de quelques petits meubles, mais au fil des contacts avec les clients, on nous a demandé des bijoux ou des livres, par exemple. Donc maintenant, on propose des bijoux, des livres, un peu d’épicerie fine, des produits à base de fleurs d’hibiscus par exemple, des tisanes naturelles du Burkina. »
« Et une nouveauté qu’on a ajoutée, c’est qu’on fabrique des produits sur commande. Cela veut dire que les client(e)s peuvent commander des statues, des masques, même des meubles sur mesure, qui sont ensuite créés par les artisans. Les client(e)s peuvent choisir la couleur, le style, la taille des meubles, et c’est vraiment quelque chose qui prend plus d’ampleur. »
« Nous avons aussi organisé pas mal d’événements en collaboration avec des associations ou avec des artistes : des vernissages où on a exposé des œuvres d’art, un événement autour de la Journée internationale de la femme africaine où on a aussi travaillé avec des artistes, etc. Puis, nous avons également mis en place un service pour décorer des salles ailleurs avec nos objets pour des événements. »
Den Escher Blog : « Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous a surpris au sein de votre activité ? »
Serge Daniel Kabore : « Au début, l’idée était surtout de vendre en ligne, mais on s’est vite rendu compte que toutes les pièces étaient uniques. Donc les objets n’étaient pas toujours exactement comme sur les photos sur le site. Et alors, avec l’expérience du Pop-Up Esch, on a constaté que les gens étaient attirés par les objets quand ils pouvaient les voir en personne, leur taille réelle, et les toucher. Quand on voit sur place la qualité, le bois, le matériel, cela a un grand effet. »
Sara : « Aussi — je ne sais pas si c’est vraiment une surprise, mais juste quelque chose de très positif — c’est qu’on rencontre toujours de nouvelles personnes super sympas. Parfois ils ont déjà voyagé en Afrique ou même au Burkina et cela nous surprend parfois, en même temps que cela nous permet de partager une histoire. »
Serge : « Oui, la surprise, c’est qu’on a pensé à la vente, à la boutique, mais la surprise c’était tout le social qu’il y a autour. On discute avec les gens, ils se sentent attirés par toute cette culture, ils voient l’ouverture d’esprit qu’on montre d’une façon positive. Il y a des gens qui aiment venir, parfois même sans rien acheter, et il y a des amitiés qui se sont développées de cette manière. »
Den Escher Blog : « Est-ce qu’il y a des projets pour le futur ? »
Sara : « On n’a pas de projets concrets, mais on veut développer davantage le segment des meubles. On veut proposer du mobilier d’art, fait à la main, avec toujours la possibilité de créer avec le client selon ses souhaits et ses idées. Et puis, on veut aussi participer à des foires d’art, même à l’étranger. »
Serge : « L’un de nos rêves est d’organiser des ateliers avec des artisans du Burkina par exemple. On veut les faire venir pour une résidence, pour qu’ils puissent montrer comment ils travaillent et les gens peuvent participer et apprendre à sculpter. Il en va de même pour les artisans actifs dans l’upcycling, pour utiliser le matériel qu’il y a ici pour créer des choses. »
« Un artiste murit aussi beaucoup en voyageant, en voyant d’autres choses et en faisant d’autres expériences. Ce serait une opportunité pour nous, pour les artistes et artisans ainsi que pour ceux qui s’intéressent à l’art. »